vendredi 1 novembre 2013

Shintaido à la Casa Sou.l


Depuis août, je donne un cours hebdomadaire de Shintaido  dans un nouvel espace : la CASA SOU.L,  à Santa Teresa, le quartier branché, alternatif de Rio. Quartier qui me fait penser vaguement au Montmartre de  Paris, parce qu'il est situé sur une butte... C'est aussi un quartier réputé pour être mal famé et dangeureux la nuit, mais aussi le jour. J'en ai fait l'expérience...

Située dans une maison ancienne de type coloniale entièrement rénovée, la CASA SOU.L est un espace qui vient d'être inauguré avec pour mission "d'inspirer les personnes à suivre leurs rêves..." Le lieu n'est pas à proprement parlé le dojo idéal : la salle n'est pas très grande et a une forme étrange, ni carré ni rectangulaire, mais octogonale avec une saillie de trois portes battantes sur un côté... Bref, c'est un vrai casse-tête pour occuper l'espace, ne serait-ce que pour faire un cercle, une vraie gageure! Mais l'équipe est très chaleureuse et le projet stimulant. casasoul.com.br


Centre de Santa Teresa : O Largo do Guimarães


Casa Sou.l

Le Shintaido rentre dans les activités du collectif "Arte Corpo Sou.l" qui regroupe des professionnels du yoga, de la danse-thérapie, du contact improvisation. Je me sens souvent "solitaire" dans mon développement du Shintaido à Rio et faire partie d'un collectif pluridisciplinaire est une expérience enrichissante et stimulante en termes d'échanges de pratiques et de savoir-faire.  Cela me rappelle à quel point j'ai souvent senti le Shintaido "isolé" dans le champ des pratiques, tant il reste complexe à définir et échappe à toute catégorisation. Le voir figurer au milieu d'autres pratiques corporelles est une bonne chose.

Autre nouveauté, le cours dure 1h15 (j'ai toujours été habitué à donner des cours de 1h30 à 2h00). C'est intéressant de concentrer la pratique en 1h15, c'est aussi un challenge pour respecter les différents temps du keiko. Cette réduction correspond peut-être à la sensation généralisée que le temps passe plus vite, que les gens "n'ont pas le temps", occupés par mille activités, dictées par le rythme de la technologie. 1h15 de pratique est en soi plus facilement insérable dans les emplois du temps jusqu'à réapprendre à prendre le temps et à ralentir son rythme. Je dois dire qu'avec la chaleur écrasante, c'est aussi une bonne mesure. 


Flyer du cours
 Lors d'un des premiers cours, il m'est arrivé une mésaventure. Je m'y étais rendue en voiture et je m'étais garé dans une rue attenante à la Casa Sou.l. Une collègue m'avait demandé de la remplacer pour donner son cours.  J'ai ensuite enchaîné le keiko. En sortant, je marche vers l'emplacement où j'avais garé ma voiture. Et là! Ô surprise! Plus de voiture! Premier réflexe, "je ne suis pas dans la bonne rue...." Je vérifie et confirme que c'est pourtant bien là que je m'étais garé 3 heures auparavant. Second réflexe:  "j'ai dû me garer à un endroit non permis et la préfecture a embarqué ma voiture..." Il m'a finalement fallu plusieurs minutes pour réaliser et accepter que ma voiture avait été tout simplement volée! J'ai levé les yeux au ciel en signe de lâcher prise et me suis dit : "C'est la vie!" Réaction que j'attribue aux effets de la pratique. J'étais très zen après 3 heures de keiko et cette découverte n'avait pas réussi à entamer ma quiétude!

Dans mon déboire, j'ai été secouru par un habitant du quartier qui m'a gentiment proposé de m'accompagner au bureau de police le plus proche pour faire une déclaration de vol. Je l'en ai remercié, car il faut dire que la police a mauvaise réputation ici : elle est connue pour être corrompue et pire que les bandits et les trafiquants. Les inspecteurs ont été très polis avec moi et tout s'est très bien passé. Après coup, je me suis dit que j'avais eu de la chance : j'aurais pu être braqué lorsque je conduisais, comme cela arrive souvent, et cela aurait été une expérience bien plus traumatisante. Au final, l'assurance a remboursé une somme supérieure au prix réel de la voiture. Un mal pour un bien. Le voleur anonyme en aurait été remercié si je l'avais rencontré.

Dorénavant, je monte à Santa Teresa à pied pour donner mon cours. C'est une bonne préparation physique pour préparer le keiko et mentale pour  travailler la vigilance. Les attaques à mains armées y sont à nouveau monnaie courante. Donner un cours de Shintaido n'aura jamais été autant un défi...

L'escalier qui mène à Santa Teresa

Vue de Rio depuis Santa Teresa


lundi 26 août 2013

Initiation au Shintaido

Le 14 août dernier, l'Association Rio Accueil qui regroupe des francophones habitant Rio m'a proposé de faire une initiation au Shintaido. Une dizaine de femmes se sont déplacées dans le dojo d'Aikido où je donne habituellement mes cours. L'occasion pour moi de faire découvrir le Shintaido à Rio en français !  Petit reportage photo... 


Massage de la voûte plantaire avec le Jo



Massage des jambes avec le Jo


Echauffement des articulations de la hanche 

Etirement dos à dos


Tenshingoso "I" 

Coin thé et échange autour du Shintaido

A la suite de ce cours d'initiation qui a été un beau moment d'échanges, plusieurs femmes se sont montrées intéressées à faire découvrir le Shintaido à leur famille, et notamment à leurs adolescents angoissés par l'"épreuve" du baccalauréat. J'ai commencé depuis peu à proposer des cours adaptés à ce jeune public et c'est très motivant. Certaines mères ont également manifesté l'envie de joindre le groupe. A suivre....

Performance Cegos

Le 7 décembre 2012, j'ai participé à ma première performance urbaine avec les collectifs Desvio de Sao Paulo et Herois do Quotidiano à Rio de Janeiro : CEGOS (qui signifie "Aveugles" en portugais). C'est Tania Alice qui m'a proposé d'y participer. Cet article ne traite pas à proprement parlé du Shintaido. Il relate une expérience forte que je relis à l'enseignement du Shintaido, aux éléments essentiels que sont la terre, le ciel et les hommes.... Rétrospective 

Il est midi. Nous sommes presque une cinquantaine à entamer une marche lente et silencieuse, à travers les rues animées du centre de Rio. Les femmes sont en tailleur-talons hauts-sac à main et les hommes en veston cravate-attaché-case-portable.  Nous sommes tous recouverts d'argile et avons les yeux bandés.  A cette heure-ci, le soleil est écrasant. L'argile qui a maintenant séché tiraille notre peau et empèse notre corps. Pendant deux heures, nous allons arpenter les axes principaux du centre financier et culturel de Rio, nous mêlant à la foule des employés qui font leur pause-déjeuner.





Dès le début de la marche, une femme se jette entre nos rangs en implorant : "Réveillez-vous! Mais, réveillez-vous!" Nous restons impassibles, c'est la consigne qui nous a été donnée.


La société entière est endormie et il est l'heure de se réveiller! La performance est inspirée par un tableau de Bruegel intitulé "Les aveugles". Elle vise à provoquer une réflexion sur l'emprisonnement, la pétrification et l'automatisation de la vie quotidienne. Une critique performative et allégorique des conditions de travail et du rythme imposés par la société moderne et contre le pouvoir qui détient le monopole de la culture et de l'économie.



Les aveugles - Bruegel






Bientôt, nous nous mêlons aux piétons, notre présence bousculant le flux des passants. Les réactions sont vives et pour la plupart positives. Certains nous traitent de "fous". Nous restons d'argile !



Lorsque nous arrivons face à certains édifices qui représentent le pouvoir culturel, financier ou juridique, notre troupe s'immobilise. Nos regards parcourent l'édifice de bas en haut, puis de haut en bas et dans un rythme commun, nous balançons nos sacs et mallettes, à ses pieds sans mot dire. 




A Petrobas, la prestigieuse entreprise pétrolifère, les gardiens se dépêchent de fermer les grilles pour nous empêcher d'entrer. Nous nous mettons aussitôt à courir vers une porte restée ouverte et pénétrons dans le hall en silence. Sous les regards mi-craintifs mi amusés des gardiens et des employés, nous nous prosternons à terre. Et ce sont nos lombaires qui sont reconnaissantes.... 

Nous nous dirigeons ensuite vers le Théâtre Municipal, réplique de l'opéra de Paris dont nous montons et descendons les marches comme des acteurs anonymes du quotidien. 






Après deux heures de déambulation,  nous retournons à notre point de départ où nous attend un puissant jet d'eau pour nous permettre de retirer l'argile qui colle à notre peau et à nos vêtements. Mutuellement, nous nous aidons à nettoyer l'argile, dans un concert de rires et de commentaires. L'ambiance est à la joie. Nous ressemblons maintenant à un groupe d'enfants hilares sans âge... 

Cette expérience n'est pas à proprement parlé du Shintaido et pourtant, je sens une correspondance, un lien étroit. Le Shintaido constitue évidemment une merveilleuse préparation physique et mentale pour ce type de performance. Marcher pendant de longues heures sous le soleil, dans un rythme lent, le corps recouvert d'argile et les yeux bandés est une réelle épreuve. Il est nécessaire d'être prêt intérieurement pour supporter l'inconfort, ainsi que les réactions imprévisibles des passants. Ensuite, dans cette performance, c'est le corps en mouvement qui parle. Pas une seule parole n'est prononcée. C'est aussi un ensemble de corps qui évolue au même rythme, dans un même souffle, vers une même direction, exprimant une même intention avec densité et communion. Cette rencontre avec la terre, l'eau et le feu en la présence du soleil brûlant m'évoquent des rituels millénaires des traditions natives. Expérience forte vécue en plein centre urbain que j'avais envie de partager. Ten Chi Jin feeling! 













Photo de Melissa Flores : http://www.flickr.com/photos/melflores/sets/

dimanche 16 juin 2013

SHIN : Shintaido et Performance

Pour clore la série de cours "Performance et Shintaido" que Tania et moi avons donnés à l'université Unirio, une performance intitulée SHIN est organisée avec tous les participants, le 26 mars, aux abords de la plage de Copacabana.

Chaque acteur-performer en herbe a préparé pour l'occasion une tenue particulière d'une seule couleur: Rodriguo en bleu, Samara, Tania, Rachel et moi en blanc, Marcelo en jaune, Laetitia en doré...  Nous nous préparons dans la salle de l'université Unirio où nous avions coutume de pratiquer. L'ambiance est à la célébration. Je n'échappe pas au grimage et me voici le visage tout blanc et les lèvres peintes en rouge, vêtue de la traditionnelle hakama. Une fois prêts, nous partons dans une marche lente et méditative, à travers la ville pour rejoindre la plage. Les passants nous regardent, mi-amusés, mi- curieux. Le carnaval est terminé depuis plus d'un mois et il n'est plus de saison, en principe, de se travestir. Mais Rio tolère les exceptions et aime l'excentricité. Traversant un tunnel, nous commençons à entonner les voyelles de Tenshingoso... Aaah... Eeeh... Iiiih... Ooooh... pour nous préparer mentalement et énergétiquement. 

Une fois sur le lieu de la performance, chacun se met en place et commence à performer. Les mouvements s'enchaînent avec fluidité: Tenshingoso en seiza, debout, en se déplaçant... avec la voix, méditation en seiza. Dans un premier temps, chacun performe dans un espace - son île -  qu'il a lui-même défini par des objets (fleurs, plumes, tapis, terre). Dans un second temps,  on se déplace à la rencontre d'une autre personne avec qui s'engage un kumite. Rien n'est programmé, c'est une improvisation totale en relation avec ce qui se passe. Tout s'enchaîne librement sans directive.

Les passants s'arrêtent et nous regardent. Certains nous photographient. Les automobilistes ralentissent également. C'est grisant de pouvoir exprimer les formes de Shintaido à l'extérieur du dojo, dans un espace public. Nous nous engageons ensuite sur la plage en ligne, en faisant la marche des Fleurs. Celle-ci se transforme ensuite en un grand Eiko dai jusqu'à la mer, puis se termine wakame taiso sur place, en harmonie avec le rythme des vagues. Des kumites plus libres s'enchainent, inspirés par la mer, le ciel et le vent. Certains entrent dans l'eau. L'émotion est palpable, la connexion entre les personneset la nature, saisissante. Ten-Shin-Jin feeling... 

L'expérience est magnifique. Chacun ressort ému et un peu transformé par la performance. Les mouvements ont été exécutés dans un sentiment d'offrande et de don pour soi, pour les gens, pour la ville et pour la nature. Une occasion unique pour chacun d'exprimer sa jouissance d'exister. Ichi-go, 
ichi e: une chance, une vie.




Tenso
Tenshingoso Kumite


Wakame taiso 


Tenshingoso E



Tenshingoso Um 




Tenshingoso kumite 


Eiko dai jusqu'à la mer
                                 
Wakame taiso face à la mer
                                       

lundi 4 février 2013

Shintaido et Jam de Contact Improvisation


C'est pour donner un cours de Shintaido préparatoire au Festival de Contact Improvisation que j'ai été invitée. L'évènement se déroule dans un lieu que j'apprécie particulièrement :  sur la piste Heliporto située dans la forêt de Tijuca, surplombant la ville de Rio, en face de la statue du Christ de Corcovado, dans les nuages. Existe-t-il un meilleur endroit pour pratiquer Tenso, l'expression vers le ciel?

Il est 18h. L'averse estivale n'a pas découragé la vingtaine de personnes qui se retrouvent sur la plateforme de l'Héliport, lieu idéal pour démarrer le festival de Contact Improvisation de Rio. La piste surplombe la ville et frise les nuages. Certains sont venus à pied, dans une marche lente et silencieuse, empruntée à un rituel des indiens Tupis-Guaranis. La vue est splendide, et les regards sont émerveillés par la magie de l'instant. Entre deux averses, le soleil illumine le littoral, le pain de sucre, la mer... Des arcs-en-ciel apparaissent et nous sommes éblouis par la beauté du paysage que les mots peinent à décrire. Les organisateurs du Festival m'ont invité à donner une partique de Shintaido pour préparer la jam, c'est-à-dire la pratique libre des amateurs et passionnés de Contact Improvisation. Le Contact mêle la danse improvisée à une recherche empruntant aux arts martiaux, notamment à l'Aïkido. J'y trouve également de nombreux points de rencontre avec le Shintaido. 






Après le mini-keiko, nous commençons à danser librement, entre Ciel et Terre, l'ambiance est à la joie et à la célébration. La pluie s'est arrêtée et le vent qui souffle entre dans nos danses. Lorsque la nuit tombe, nous allumons chacun une bougie que nous tenons dans nos mains. Le cercle se resserre protégeant les flammes du vent. Dans un rituel improvisé, nous honorons Hikari, la lumière et la vie. 
La jam se termine par des chants et des mouvements spontanés. Nous reprenons le chemin de la descente. La brume a envahi le paysage et j'ai l'impression d'être dans les montagnes de Chine. 
De retour à la maison, le corps vibre encore de ses perceptions nouvelles et vivifiantes. Dehors, le bruit assourdissant de la pluie a repris de plus belles, mais les danseurs sont maintenant tous au sec, heureux...

Contemplant l'arc-en-ciel 


Ciel et mer à perte de vue 

Danser sa joie

Tenso

Ten-shin-jin-hitto-bito-ware-yitai 


Corcovado dans les nuées
Hikari : la lumière 



vendredi 18 janvier 2013

Master Class de Shintaido à l'Université UNIRIO

Suite au stage international de Shintaido en Californie, Tania Alice qui est au professeur de performance à l'Université UNIRIO et qui étudie le Shintaido avec moi depuis un an, m'a proposé d'offrir une Master class au département de théâtre, dans le cadre d'un colloque. J'ai accepté avec grand plaisir évidemment. Mon intervention s'intitule "L'espace relationnel dans les arts martiaux japonais".




Devrais-je porter mon keiko-gi et mon hakama? Je me pose la question car, en cet été précoce, le thermomètre indique 40 °! Je me décide finalement à le mettre, l'habit faisant aussi le gorei-sha... La salle est pleine, environ 45 personnes, des étudiants, acteurs et performers en herbe, mais aussi des chercheurs et des professeurs... J'ai préparé un power-point dans lequel j'ai inséré des belles photos de pratique. J'y présente également une partie de la recherche que j'ai menée en 2006, sous la direction de Pierre Quettier, dans le cadre de mes études d'ethnométhodologie. Un article que l'on peut lire en ligne en résume la teneur. Je mets l'accent sur la notion de "Ma" 間, ou "espace relationnel", prenant comme point de départ la théorie de l'"être-entre"(ou ningen 人間) du phénoménologue japonais Watsuji.






Je suis heureuse de présenter le Shintaido à autant de personnes passionnées par le mouvement, l'expression,  la performance, l'art. Mettre en lien le Shintaido et la pratique théâtrale est aussi un souhait que je nourris depuis longtemps. En préparant ma présentation, je me suis rappelée que l'histoire du Shintaido fut, dès son origine intimement liée au théâtre. Après le lycée, Aoki sensei, fondateur du Shintaïdo, avait commencé à étudier le droit à l'Université de Chuo, mais il y a suivi également des cours de théâtre. Pour disposer d'un corps qui réponde mieux aux exigences de la scène, il se mit à fréquenter le Club de Karaté de l'Université...

La présentation est suivie par une discussion, qui se concentre sur l'intérêt, le bénéfice et la nécessité d'avoir de la discipline dans l'entrainement (appelé "training" dans le jargon du théâtre). Je ne sais pas si c'est une projection de mon propre état intérieur, mais je sens une certaine frénésie dans le public, comme une envie de bouger pour mettre en pratique ce qui a été discuté. Tout le monde est debout maintenant. J'invite les auditeurs à saluer l'espace de pratique en guise de mise en condition pour le keiko. Nous formons ensuite un grand cercle et la pratique commence.

Mokuso, rei
Echauffement Tenshin-ju-ssoho
Tenso, Daijodan
Daijodan face à face
Wakame taiso
Cercle,
Mokuso, rei


L'expérience a été vraiment chaleureuse comme en témoigne la photo. Elle va se prolonger dans un cours hebdomadaire intitulé "Shintaido et Performance" qui durera un semestre. L'occasion  pour les étudiants de connaître mieux le Shintaido.  Merci Tania!

Master Class - UNIRIO - 3 décembre 2012



PS : L''université UNIRIO est située à l'entrée de la Baie de Guanabara, là où les conquérants Portugais ont découvert le Brésil et qui deviendra par la suite la ville de Rio. (Ils pensaient que la baie était l'embouchure d'un fleuve d'où le nom donné à la ville : Rio qui signifie "fleuve" en portugais). La beauté de la baie est protégée des promoteurs, car elle est une zone militaire et une réserve environnementale. C'est l'un de mes lieux favoris pour son charme et sa situation géographique.